< Show all posts

Stuttgart: échec de la plainte des habitants de la zone environnementale

La Cour fédérale de justice s'est prononcée contre l'interdiction de la traversée par les transporteurs routiers. L'interdiction de passage des camions ne protège pas des intérêts particuliers, mais la collectivité et l'environnement.

Depuis 2008, une zone environnementale est en vigueur pour l'ensemble de la ville de Stuttgart. Il y a quelques mois, un groupe de riverains avait porté plainte devant les tribunaux pour atteinte à la santé. Ils arguaient que les infractions commises par une entreprise de transport à l'encontre de l'interdiction de passage des camions en vigueur dans cette zone mettaient en danger la santé de leurs enfants. La Cour fédérale de justice (BGH) de Karlsruhe s'est prononcée contre leurs revendications et a donc officiellement rejeté la plainte. 

Dans le cas concret, les propriétaires du terrain s'étaient plaints du fait qu'une entreprise de transport enfreignait plusieurs fois l'interdiction de passage. Chaque jour, les camions emprunteraient cette voie pour se rendre de la succursale à l'autoroute. Or, seule la circulation pour la livraison aux maisons situées à cet endroit est autorisée dans la zone, conformément aux panneaux de signalisation. Le simple passage n'est pas seulement interdit à leurs yeux, il l'est aussi légalement.  

Le groupe n'a cependant aucun droit à ce que la ville interdise le passage des camions. Ils n'ont pas le droit de s'abstenir "sous aucun aspect juridique", a déclaré mardi la sixième chambre civile dans sa décision finale. Un recours en cassation vient d'être rejeté. L'interdiction de passage des camions n'a pas été ordonnée pour certaines rues, selon la plus haute juridiction civile allemande. L'objectif n'était en effet pas de réduire les concentrations de polluants au bénéfice exclusif des riverains. Au contraire, Stuttgart avait introduit la zone environnementale afin d'améliorer la qualité générale de l'air dans la zone urbaine. Les plaignants ne restent donc bénéficiaires qu'en tant que partie de la collectivité. L'interdiction de passage des camions ne vise pas à protéger des intérêts individuels.  

En outre, la BGH fonde également sa décision sur la taille de la zone d'interdiction. Selon la Cour, on ne peut pas supposer que les émissions produites à un endroit quelconque constituent le danger immédiat pour les citoyens à l'endroit où ils se trouvent. Les données disponibles ne permettent pas de déterminer si le dépassement des valeurs limites provoqué par le trafic de livraison pourrait entraîner des effets négatifs potentiels sur la santé. Par conséquent, il n'est pas possible de déterminer les personnes qui devraient être protégées par une injonction. 

A Paris également, un riverain a porté plainte pour atteinte à sa santé en raison des niveaux d'émissions transfrontaliers. Toutefois, aucune décision n'a encore été prise dans ce cas. Si une expertise médicale confirme que la pollution atmosphérique est à l'origine des problèmes de santé, le Français pourrait encore obtenir gain de cause.  Mais contrairement à Stuttgart, il pourrait déjà être prouvé que Paris n'a pas veillé au respect des valeurs limites de l'UE en matière de qualité de l'air. 

L'arrêt de la Cour fédérale de justice ne signifie donc pas que de telles revendications de citoyens privés ne pourraient jamais être validées. Il nous rappelle simplement à tous que les zones environnementales ne sont pas nécessairement en vigueur pour protéger des groupes de personnes spécifiques. Elles protègent notre santé et notre qualité de vie, tout en contribuant à la lutte contre le changement climatique.