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Munich: Action en justice contre l'interdiction des véhicules diesel

Des milliers de véhicules diesel seront bannis par étapes de la capitale régionale à partir de février. Les critiques à l'encontre de l'interdiction viennent de partout - de citoyens, d'associations automobiles et de politiciens qui espèrent que les autorités des transports feront marche arrière. Mais la ville campe sur ses positions.

A partir du 1er février, les véhicules diesel de la classe d'émission Euro4 seront interdits de circulation à Munich sur le Mittlerer Ring et à l'intérieur de celui-ci. A partir d'octobre, l'interdiction s'appliquera également aux voitures de classe Euro5. Environ 140.000 véhicules diesel seront ainsi chassés des rues. Une décision qui répond à l'urgence de la pollution de l'air, mais qui laisse de nombreux citoyens de Munich et des environs dans l'incertitude et la colère. Sans autorisation exceptionnelle, ils ne pourront plus faire grand-chose avec les vieilles voitures diesel en ville. 

Acheter une nouvelle voiture ou se fier exclusivement à la mobilité à vélo ou aux transports en commun, selon le député CSU du Landtag Robert Brannekämper, n'est pas possible pour tous. Brannekämper est lui-même concerné par l'interdiction de circuler. Mais contrairement à d'autres, il n'est pas dépendant de sa voiture pour se rendre au travail, contrairement à de nombreux autres citoyens. Le député ne veut toutefois pas accepter la mesure et prépare, avec le club automobile "Mobil in Deutschland", une plainte contre la ville. Outre l'interdiction du diesel, ils rejettent également toute intention de fixer une limite de vitesse. Après les fêtes de fin d'année, ils ont l'intention de recourir à la justice pour tenter de stopper la mise en place des interdictions de circulation renforcées.  

Les associations automobiles et certains hommes politiques ne sont toutefois pas les seuls à critiquer l'imposition des interdictions de circulation. Dans les environs de Munich, principalement à Erding, des pressions s'exercent également contre cette mesure. Le projet d'interdiction du diesel a en effet suscité des discussions animées lors de la réunion de l'association régionale de planification de Munich (RPV). Pressée par le temps, la ville aurait exclu les environs des discussions consultatives. Les communes veulent cependant avoir leur mot à dire et demandent qu'une partie du Mittlerer Ring - et plus précisément le tronçon entre l'A8 et l'A95 - soit exclue de la zone d'interdiction. Selon la RPV, les répercussions sur les environs n'ont pas été suffisamment prises en compte dans le plan de protection de l'air. Rien que dans le district d'Erding, plusieurs milliers de véhicules diesel de la classe de pollution Euro4 sont concernés et ne pourront plus circuler dans la zone environnementale étendue au Mittlerer Ring à partir de février. Un millier d'automobilistes, explique Christian Breu, directeur de la RPV, ne peuvent pas simplement se rabattre sur les transports en commun, car il n'y a "pas d'offre performante".

Si, au lieu de cela, l'extension de la zone environnementale devait être limitée ou si d'autres exceptions devaient être envisagées pour les habitants des environs - qui sont tributaires d'une voiture - les districts pourraient accepter plus facilement les nouvelles mesures de circulation destinées à protéger le climat. L'association d'aménagement du territoire doute cependant de l'utilité du règlement. Selon ses prévisions, des mesures isolées sur la Landshuter Allee devraient déjà permettre de respecter les valeurs limites en 2023. Aucune interdiction supplémentaire n'est donc nécessaire.  

Une position également défendue par le président de l'Automobile Club. Il n'y a "absolument aucun fondement à cette action précipitée", commente Michael Haberland. Les valeurs de dioxyde d'azote "sont tout à fait dans la zone verte pour Munich" et "respectent pratiquement toutes les valeurs limites de l'UE et celles de l'ordonnance fédérale sur la protection contre les émissions", poursuit-il. Mais cela ne correspond pas à la manière dont la capitale du Land présente la situation en matière d'environnement et d'émissions. Si les valeurs doivent s'améliorer dans les phases respectives du plan d'interdiction progressive, les étapes suivantes et leur proportionnalité seront certes examinées, mais Munich reste d'avis que les interdictions sont la bonne décision pour garantir le respect des valeurs limites fixées par la Cour européenne. En cas de non-respect, les sanctions risquent d'être lourdes - sans oublier les conséquences pour l'environnement et la santé publique.