Allemagne: Les zones environnementales seront (aussi) supprimées dans ces villes

Depuis leur introduction en 2008, les zones environnementales sont considérées comme l'un des instruments les plus efficaces dans la lutte contre les émissions nocives du trafic. Mais les villes et communes allemandes prévoient de plus en plus souvent d'y renoncer. Selon les experts, c'est surtout là où les valeurs limites ne sont plus dépassées depuis longtemps qu'il n'est plus nécessaire de maintenir de telles mesures. Dans les conditions atmosphériques actuelles, les inconvénients pour les automobilistes sont bien plus importants que les avantages que les zones environnementales apportent à la qualité de l'air et à l'environnement. C'est du moins l'avis du ministère des transports du Bade-Wurtemberg, qui avait ordonné une expertise des zones environnementales actives et avait ensuite décidé de les supprimer. En mars de cette année, les prescriptions relatives aux zones environnementales ont en effet été supprimées des plans de protection de l'air de Karlsruhe, Pfinztal, Schramberg et Heidelberg. Désormais, d'autres villes vont également mettre fin aux zones à faibles émissions.  

A partir de ce mois de mai, les voitures pourront circuler dans davantage de régions du Bade-Wurtemberg sans plaquette verte. La préfecture de Stuttgart a supprimé les zones environnementales de Wendlingen am Neckar (arrondissement d'Esslingen), Schwäbisch Gmünd (arrondissement d'Ostalb), Ilsfeld (arrondissement de Heilbronn) et Urbach (arrondissement de Rems-Murr). Là aussi, les mesures ont montré que les valeurs limites de dioxyde d'azote et d'autres polluants n'étaient plus respectées depuis un certain temps. Les valeurs limites pour les particules fines ont même été respectées dans tout le pays depuis 2018. Selon l'expertise, la situation en matière d'émissions s'est tellement améliorée que les prescriptions relatives aux zones environnementales, en vigueur depuis des années dans les communes, ne sont plus du tout nécessaires. Le Land du sud-ouest de l'Allemagne est certain que la suppression de ces dernières n'entraînerait pas une nouvelle hausse des taux de pollution. Notamment parce qu'il est question d'autres mesures. Des instruments alternatifs dans le cadre de la gestion des transports et d'une mobilité plus durable, comme la promotion de moyens de transport plus verts et l'augmentation de l'attractivité des transports en commun, pourraient remplacer la zone - et donc contrôler la pollution atmosphérique d'une autre manière. 

Néanmoins, la décision de Wendlingen am Neckar et des autres municipalités et villes du Bade-Wurtemberg est très critiquée. Bien que les levées d'interdiction soient basées sur les améliorations de la qualité de l'air et la réduction des niveaux de polluants atmosphériques, elles sont considérées par les experts en climatologie et les écologistes comme une mesure prématurée. Surtout lorsqu'il est déjà clair que des interdictions et des seuils plus stricts entreront en vigueur dans les années à venir dans le cadre de l'abandon des véhicules à combustion et de la réorientation des transports. Pour respecter des valeurs limites plus strictes, il n'existe en fin de compte guère d'alternative aussi efficace que la création d'une zone environnementale - par exemple grâce à l'exclusion des véhicules les plus polluants de la circulation. Tant que l'impact négatif des véhicules sur l'environnement ne diminuera pas de manière significative, il sera judicieux d'exclure les voitures les plus polluantes de la circulation.  

Afin d'atteindre les objectifs climatiques en 2023 et de contribuer de manière significative à la protection de l'environnement en général, il est essentiel de savoir comment le Land et le reste de l'Allemagne vont gérer la décarbonisation des transports dans les mois et années à venir, dans le sens d'une organisation plus durable du secteur de la mobilité. Dans ce contexte, il ne suffit pas de maintenir des mesures de protection du climat telles que les zones environnementales uniquement si les niveaux de pollution doivent être maintenus en dessous du seuil d'acceptation. Il est prouvé que la législation actuelle ne suffit pas à protéger la population des effets de la pollution de l'air sur la santé - et les politiques devraient donc davantage recourir à de telles mesures visant à réduire les émissions dues au trafic. Car quelle est l'efficacité réelle des mesures de remplacement? La suppression des zones environnementales et des interdictions de circuler pour les véhicules diesel est-elle la bonne mesure ou les villes courent-elles un risque trop élevé de voir la pollution atmosphérique repartir à la hausse? Ne faut-il pas au moins maintenir en vigueur les interdictions de circulation des véhicules des catégories de poids les plus importantes, afin d'éviter les gaz d'échappement particulièrement polluants? 

Cependant, il est déjà certain que d'autres villes suivront bientôt l'exemple du Bade-Wurtemberg. En Basse-Saxe, Hanovre prévoit par exemple de supprimer l'obligation de la vignette verte dès le début de l'année prochaine. Même si la décision finale n'a pas encore été prise, l'opinion s'est déjà formée au sein des autorités que la suppression de la zone à faibles émissions polluantes est en fait très attendue au vu de la situation atmosphérique actuelle. Le nombre de villes qui décideront de supprimer les zones environnementales au cours des prochaines années - malgré les avis controversés et les critiques croissantes des experts en environnement - pourrait bientôt se révéler.  

Il ne faut cependant pas oublier toutes les zones environnementales encore actives en Allemagne - ainsi que dans le reste de l'Europe. Comme toujours, toutes les informations à ce sujet sont disponibles sur notre site web et dans l'application Green-Zones.