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Berlin: une zone zéro émission dès 2030 ?

Bus à la demande, péage CO2 et interdiction des véhicules à combustion dans le centre-ville : c'est ainsi que les Verts berlinois imaginent la mobilité du futur. Mais le partenaire de coalition commence par les rejeter.

Samedi dernier, lors de la réunion de leur groupe parlementaire, les Verts berlinois ont adopté à l'unanimité un concept de transition en matière de transports. La fédération berlinoise du parti mise sur une taxe CO2 et des bus à la demande, ainsi que sur l'interdiction des véhicules à combustion dans les rues du centre-ville. Le plan des Verts n'a toutefois pas été accueilli à bras ouverts par les partenaires de la coalition.  

L'introduction d'une taxe sur le CO2 n'est notamment pas souhaitée par les autres partis. Il s'agirait d'un péage pour chaque trajet en voiture à l'intérieur de la ceinture du RER. Le montant serait calculé en fonction de la quantité d'émissions de CO2 que le véhicule est susceptible de produire. L'objectif ne serait pas seulement de réguler indirectement les émissions dans le centre-ville, mais aussi de répartir plus équitablement les coûts du transport routier et de financer le tournant de la mobilité. Mais selon le SPD, ce ne serait rien d'autre que le péage urbain réclamé depuis des années par les Verts, désormais sous un autre habillage. Les sociaux-démocrates continuent donc de refuser et de maintenir leur position. "Le péage urbain ne fait pas partie de l'accord de coalition. Il n'a pas été convenu et il ne le restera pas. Point final", indique le chef du groupe parlementaire SPD Raed Saleh. 

La création d'un système de bus à la demande, tel qu'il doit être lancé au troisième trimestre de cette année dans Marzahn-Hellersdorf, Lichtenberg et Treptow-Köpenick, fait également partie de la décision dite du "tournant de la mobilité". C'est surtout dans la zone d'intervention que le nouveau service doit se distinguer de l'ancien "BerlKönig". Contrairement à ce dernier, qui circule principalement dans le centre-ville, le nouveau bus à la demande sera plutôt utilisé en périphérie de la ville, dans la zone tarifaire B, selon les indications de la BVG. La zone de circulation sera donc plus étendue et les bus devraient pouvoir circuler 24 heures sur 24 dans une zone de plus de 60 kilomètres carrés à partir de l'été. En tant que complément des transports publics locaux, les nouveaux bus à la demande seront davantage intégrés dans les tarifs des transports publics. Ainsi, jusqu'à 8 passagers pourront réserver le service via une application et auront toujours besoin d'un ticket de transport public. Pour ce faire, il y aura différents modèles de tarifs selon la fonction utilisée.  

Lors de la réunion du groupe, il a également été décidé de créer une zone zéro émission d'ici 2030 au plus tard. Ainsi, les voitures équipées d'un moteur à combustion ne pourront plus circuler dans le centre-ville. Comme pour la taxe CO2, le SPD estime que le succès de cette mesure proposée par les Verts est peu probable.  

Des années après l'introduction de zones environnementales et en vue de la fixation progressive de limitations de vitesse, il est toutefois indispensable d'entreprendre de nouvelles étapes dans l'organisation de la mobilité du futur. Selon Bettina Jarasch, sénatrice en charge des transports, il ne s'agit pas seulement d'électrifier le trafic, mais aussi de réduire considérablement le nombre de voitures sur les routes.