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Marseille: zone écologique maritime

Green-Zones News

Une fois de plus, la ville, en collaboration avec des associations environnementales, demande la création d'une zone écologique maritime au large de Marseille. Il faudrait surtout interdire les bateaux équipés de filtres "scrubber", très polluants. Car ceux-ci n'empêchent pas la pollution de l'eau, mais y contribuent.

Le transport maritime à fortes émissions est depuis longtemps dans le collimateur de villes comme Marseille. Il y a quelques mois seulement, la ville française avait lancé une pétition contre les navires et les bateaux polluants. De nombreux citoyens et hommes politiques s'inquiètent de l'impact du transport maritime sur la santé et l'environnement - et veulent trouver une solution. Avant même que la zone SECA, décidée au niveau international, n'entre en vigueur en 2025 - afin de contrôler les émissions de polluants tels que les oxydes de soufre et les particules sur l'ensemble de la zone maritime méditerranéenne. C'est précisément pour cette raison que la métropole, en collaboration avec plusieurs associations, a l'intention de prendre les choses en main et de demander une nouvelle fois la mise en place d'une sorte de zone écologique en mer.  

La cible de ces mesures serait notamment tous les navires équipés de filtres dits "scrubbers". Ce système de filtrage inventé par les propriétaires de bateaux - explique le collectif local "Stop Cruises" - est censé, sur le papier, réduire les gaz d'échappement des moteurs. Mais en permettant de continuer à utiliser comme carburant du fioul lourd traditionnel et polluant, les filtres Scrubber ont des conséquences environnementales négatives. L'épurateur de gaz filtrerait certes les gaz d'échappement, du moins en partie, mais dans un deuxième temps, les polluants collectés sont directement rejetés dans la mer en raison de la structure ouverte de l'appareil. Autrement dit, le principe de fonctionnement des installations - poursuit le collectif - n'est pas différent du "transfert d'une partie de la pollution atmosphérique vers la mer". Ce qui devrait protéger l'environnement a au contraire des effets catastrophiques - comme sur la biodiversité marine, sur l'acidification des océans et, au final, sur le réchauffement climatique.  

En interdisant à ces navires de naviguer le long des côtes et dans la baie de Marseille, les autorités et les associations veulent imposer un coup d'arrêt à l'entraînement de la pollution vers la mer en raison des filtres. Pour ce faire, il est également nécessaire de renforcer les contrôles afin d'identifier les infractions et d'agir en conséquence et à temps pour protéger les eaux. Enfin, il n'y a guère d'autre alternative pour la ville que de soutenir les associations et les citoyens dans leur lutte contre la densité du trafic maritime. De plus en plus de plaintes atterrissent sur le bureau des autorités. De même qu'il est de plus en plus clair que Marseille, à la lumière du renforcement de la réglementation des zones environnementales sur la terre ferme, ne peut pas accepter que la situation de la pollution en mer soit traitée avec deux poids deux mesures. Par respect pour la population qui est confrontée quotidiennement aux zones environnementales et aux interdictions de circuler - les dernières en date ont été activées en février dans la zone environnementale de Marseille ZPA - et pour l'écosystème en général. 

Mais il est encore trop tôt pour savoir comment l'initiative va se développer. En effet, comme lors des précédentes tentatives de création d'une sorte de zone écologique maritime, la mise en œuvre de la mesure proposée reste soumise à la volonté du gouvernement - et non de la municipalité. Les zones environnementales maritimes seront-elles bientôt une réalité pour Marseille, et pour de nombreuses autres villes côtières?