Blog & News
Allemagne: Les transports n'atteignent pas leurs objectifs climatiques

Green-Zones News

En 2022, l'Allemagne a atteint ses objectifs climatiques en termes de gaz à effet de serre totaux libérés. Mais tous les secteurs ne seraient pas sur la bonne voie. C'est surtout le secteur des transports, dont les émissions augmentent chaque année, qui inquiète les experts.

Selon l'Office fédéral de l'environnement (UBA), les émissions ont augmenté de quatre pour cent en 2021 par rapport à l'année précédente, en 2020. Ce qui, selon le dernier rapport de l'office fédéral, n'est plus le cas pour l'année dernière. Les gaz à effet de serre auraient diminué de près de deux pour cent - et plus précisément de 1,9% par rapport à la valeur de l'année précédente - en 2022. Une estimation presque positive, mais qui ne représente en fin de compte qu'une image de la situation générale. Tous les secteurs n'ont pas passé l'examen de l'Office avec brio. L'Allemagne a encore un long chemin à parcourir, surtout en ce qui concerne l'objectif de neutralité climatique d'ici 2045. 

Le rapport de l'UBA indique qu'au total, 746 millions de tonnes d'équivalents de dioxyde de carbone ont été économisés en 2022, soit dix millions de tonnes de moins que le plafond fixé par la loi sur la protection du climat. Ce résultat est toutefois principalement dû au secteur industriel et aux mesures d'économie annoncées dans tout le pays dans le contexte de la crise énergétique. L'industrie a certes sauvé le bilan climatique allemand pour l'année, mais cela s'est fait en partie au détriment de sa propre productivité. En effet, la production industrielle a diminué d'environ 0,6 % par rapport à l'année précédente. 

En revanche, les estimations de l'Office fédéral de l'environnement ont eu un impact moins positif sur les autres secteurs. En raison de l'utilisation accrue du charbon, les émissions augmentent dans le secteur de l'énergie et, dans le secteur du bâtiment, les valeurs d'émissions réduites sont malgré tout supérieures à la limite fixée par la loi sur la protection climatique. Le secteur des transports est toutefois plus problématique, car il est toujours en retard sur les objectifs de protection climatique. Malgré les premiers pas dans la direction d'une organisation durable des transports et d'un comportement de mobilité en partie plus vert de la part des citoyens - notamment grâce à des programmes de promotion de l'offre de transports publics -, les émissions ont même augmenté cette année. En effet, le secteur des transports du ministre fédéral Wissing (FDP) se situe neuf millions de tonnes au-dessus de l'objectif fixé. Comme l'année dernière, le secteur des transports reste le seul à ne pas avoir pu réduire ses émissions de gaz à effet de serre au cours des dernières décennies et, malgré les progrès réalisés, il affiche presque chaque année une augmentation minimale d'au moins 1 % par rapport à l'année précédente.  

La situation des émissions dans le secteur est fortement critiquée. Si le transport n'est déjà pas en mesure d'atteindre ses objectifs climatiques, comment le secteur va-t-il faire face au durcissement à venir des objectifs ? Le gouvernement devrait miser davantage sur le développement des énergies renouvelables. Ainsi, il serait non seulement possible de réduire les émissions directes de secteurs tels que l'énergie et les bâtiments - où ce sont principalement des ressources respectueuses de l'environnement qui peuvent fournir de l'électricité et de la chaleur - mais aussi de soutenir le tournant vert des transports avec l'élimination correspondante des véhicules à combustion. Il en résulterait une baisse conséquente des émissions liées au transport - ce qui entraînerait une diminution de la pollution. 

Que va faire le ministère pour remettre le secteur des transports sur la bonne voie ? Comme l'année dernière, le ministre des Transports Wissing dispose de trois mois pour présenter un programme d'urgence. Celui-ci doit corriger les émissions excessives et permettre une baisse à long terme du bilan des gaz à effet de serre. En effet, de véritables mesures de protection du climat font défaut et la loi sur la protection du climat est encore et toujours violée par l'inaction dans le secteur des transports. Il est certain que les objectifs climatiques ne pourront pas non plus être atteints à l'avenir si de plus en plus de zones environnementales sont supprimées en Allemagne - et ne sont pas soumises, comme dans d'autres pays, à des durcissements des prescriptions visant à réduire les émissions. Le nouveau programme d'urgence contiendra-t-il enfin des mesures efficaces et réalisables? Ou le ministre fédéral demandera-t-il à nouveau plus de temps pour mettre le secteur des transports en conformité avec les objectifs nécessaires de réduction des émissions de CO2? Combien de temps encore les véhicules à combustion polluants circuleront-ils sur les routes allemandes, malgré les plans de l'UE pour l'élimination future des véhicules à combustion?